Oeuvre de Béatrice Appia

Gaspard de la Nuit, aquarelles de Béatrice Appia (1899-1998)



Portrait de l'artiste par son fils Yves Blacher

"Ma mère, artiste peintre graveur de son métier, excellente dessinatrice douée d’une imagination débordante, a inventé le style “imaginaire“ et l’a appliqué avec plus ou moins de fantaisie dans la plupart de ses travaux. D’ailleurs, elle a dit maintes fois avec fierté : « Je suis une imagière, j’aime beaucoup ce que je fais», ce qui explique bon nombre de ses dessins colorés à l’aquarelle ou non, remarquables par leur beauté et leur variété sur des sujets divers. Elle tirait ses dessins de souvenirs vécus ou bien en s’inspirant d’une quelconque œuvre littéraire lue auparavant. J’ai ainsi comptabilisé d’elle :
  • des dessins pleine page dans 34 histoires diverses
  • des bandes dessinées dans 5 albums
  • plusieurs dessins dans 2 livres

D’ailleurs, son imaginaire ne s’arrête pas là, elle a peint 135 tableaux à l’huile, quelques gouaches et reproduit par gravure sur métal 35 dessins à elle dans ce style.

En tant que fils, j’ai souvent observé dans mon enfance comment ma mère faisait son travail au dessin. C’était généralement à notre domicile parisien du 7ème arrondissement qu’elle l’exécutait sur une grande table de salle à manger quand elle n’avait pas le temps d’aller peindre un tableau à l’huile à son atelier parisien de peinture d’art distant de plusieurs kilomètres. Elle commençait toujours au crayon graphite à mine tendre sur papier dessin blanc à grain fin, exécutant un tracé rapide et sûr quelles que soient les formes et sans jamais hésiter. Elle gommait parfois pour ensuite appliquer une certaine harmonie de formes dans l’ensemble de son œuvre. Quand elle le pensait nécessaire, elle ajoutait un monologue à petits caractères majuscules à côté d’un dessin, jamais sous forme de bulles. Quand elle trouvait que le dessin global lui allait bien, elle complétait son travail à l’encre de chine au moyen d’une fine plume en acier. Une fois l’encre sèche, elle gommait pour faire disparaître les traits précédemment tracés au crayon puis, quand elle le désirait, elle finissait en colorant à l’aquarelle avec un pinceau de grosseur moyenne à soies fines, de préférence à la lumière du jour, rarement à celle d’une lampe électrique, choisissant et mélangeant ses couleurs sans jamais se tromper. Elle avait une préférence pour les couleurs vives et suffisamment voyantes. De cette façon, elle était sûre que ses dessins, colorés ou non, ne s’effaceraient jamais avec le temps.

J’ai dans ma collection personnelle de très nombreux dessins qu’elle a exécutés à différents moments de sa vie."

Octobre 2007.

Les aquarelles de Gaspard de la Nuit (59 Planches) sont ont été données par l'artiste à la Bnf (Richelieu- estampes&photographies- magasin). Elles y sont conservées sous la côte TB-918-PET-FOL avec d'autres illustrations de l'artiste.

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