Légendes & réalités...



Charles Lassailly et le Raffiné: s'ils n'ont pas de pain, qu'ils achètent des fleurs!


Arsène Houssaye s'est plu à raconter une curieuse anecdote sur Charles Lassailly, auteur d'un des romans emblématiques des années 1830, Les Roueries de Trialph, notre contemporain avant son suicide. Perpétuel amoureux et impécunieux, Lassailly devait finalement sombrer dans la folie.

Un jour, il n'avait pas mangé la veille, il me demanda un louis ...

Télécharger les Légendes et réalités au format PDF



par Lucien Chovet, le 29 avril 2007

Présentation de l'édition génétique



Ce document est réservé à un usage privé exclusivement.


Présentation


Nous proposons dans les pages qui suivent une transcription codée du manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de France sous la cote N.a.fr. 25276.

Le texte a été établi d’après le microfilm n° 9141 du manuscrit, dans la mesure où il a été possible de le déchiffrer, collationné avec les éditions d’Helen Hart Poggenburg (Œuvres complètes, Paris, Champion, 2000) et de J. Bony (Gaspard de la nuit, GF-Flammarion, Paris, 2005).

Une vérification sur le manuscrit original serait nécessaire pour préciser maint détail difficilement identifiable sur le microfilm. Nous espérons qu’elle pourra être faite ultérieurement.

Le codage de la transcription obéit aux règles suivantes :

Les notes de Bertrand ont été conservées et signalées, comme sur le manuscrit, par un astérisque (cas le plus fréquent).

Les ajouts marginaux ont été conservées et placés dans la marge gauche du texte, comme sur le manuscrit. Dans la plupart des cas, ils sont précédés d’un signe de renvoi (x) que nous avons également indiqué (x, .x., ≠).

Les ajouts interlinéaires sont signalés par les crochets aigus doubles (<< >>).

Nous avons distingué deux types de ratures : les textes biffés et les textes recouverts d’une rature bouclée. Nous reproduisons le texte barré dans le premier cas : textes biffés. Nous mettons le texte entre crochets droits dans le second : [textes recouverts d’une rature bouclée]. Les textes non déchiffrés raturés sont désignés par les initiales n.d. barrées : n.d.. Les textes non déchiffrés recouverts d’une rature bouclée sont désignés par les initiales n. d. mises entre crochets droits : [n.d.]. Si le début est déchiffrable et que seule la suite ne l’est pas non indiquons s. n. d. (pour « suite non déchiffrée ») : [avec s.n.d.] S’il est possible d’indiquer la nature du texte biffé, nous la précisons : lettre (l.n.d.), mot (m. n. d.), plusieurs mots (p.m.n.d.), chiffre (c.n.d.).

Les textes surchargés sont indiqués entre crochets aigus (). Si le texte surchargé est lisible nous le mettons entre parenthèses avant le texte de surcharge <(texte surchargé) texte qui surcharge>, si nous ne sommes pas sûre de la lecture nous le faisons suivre d’un point d’interrogation <(texte surchargé (?)) texte qui surcharge>, s’il est illisible, nous l’indiquons par les initiales n. d.

La pagination a été mainte fois modifiée. Nous reproduisons les indications raturées et les paginations qui s’y sont substituées. Nous indiquons également la pagination effectuée par la BNF lors de l’acquisition du manuscrit mais en plaçant l’indication entre double crochets droits pour la distinguer nettement des paginations manuscrites.

Lorsqu’il y a une réclame en bas de page (fait assez rare), nous la reproduisons.

Des notes de bas de page précisent les changements d’encre signalés par J. Bony et invisibles sur le microfilm.

Les autres signes (courbes, ellipses simples, doubles ou triples, etc.) marquent l’emplacement d’un enjolivement graphique.

Nous avons adopté la police Times New Roman 12 (10 pour les notes de bas de page), sauf lorsque Bertrand précisait dans une accolade face à son texte « Gothiques grasses » (c’est le cas de chaque début et chaque fin de livre qui a donc été transcrit en police Old English Text MT) ou « composer en très petits caractères » (c’est le cas du poème « Gothique donjon/en flèche gothique… » (page [[6]]) transcrit en police 10).


Nathalie Ravonneaux.

Edition génétique de Gaspard de la Nuit


Page de titre

Adresse à laquelle envoyer les épreuves

Reprise du titre

Epigraphe à Sainte-Beuve

Dessin d'un encadrement pour le texte


Introduction


Préface


Dédicace à M. Victor Hugo

Epigraphe du poème

Poème "à M. Victor Hugo"


Livre I

Livre II

Livre III

Livre IV

Livre V

Livre VI


Fin



par Nathalie Ravonneaux.



















Etude génétique de "Scène indoustane"


par Nathalie Ravonneaux.


Afficher l'étude génétique de Scène indoustane.

Lexique des noms communs de Gaspard




par Nathalie Ravonneaux


Bertrand ayant accordé une place primordiale aux archaïsmes lexicaux et orthographiques («hermite » pour « ermite »), aux néologismes (s’encolimaçonne), aux emprunts à l’ancien français (gab, chevance, soldoïer), aux régionalismes (dindelle, viédase), aux langue étrangères -le flamand (rommelpot), l’espagnol (hidalgo, gavache), l’allemand (vidrecome)-, à différentes catégories de termes techniques (en particulier de la vie militaire comme « bourguignotte »), on ne peut pleinement apprécier Gaspard de la nuit sans une étude précise de son vocabulaire et sans avoir la possibilité de distinguer les créations du poète de ses emprunts


On trouvera dans ce lexique de Gaspard de la Nuit les principaux termes qui peuvent poser des difficultés de sens ou dont nous avons voulu souligner l’originalité (graphie, emploi, etc.). Le sens que nous donnons est celui du contexte uniquement. Nous précisons dans quel(s) texte(s) le mot apparaît dans le recueil dans ou après la définition.

Ce lexique a été élaboré à partir des principales éditions critiques actuellement accessibles et de différents dictionnaires. Nous signalons nos emprunts à la suite des définitions. Nos sources principales sont :

* L’édition de Gaspard de la nuit de Max Milner, édition Poésie/Gallimard, Paris, 1980.
* L’édition des Œuvres complètes de Bertrand par Helen Hart Poggenburg, Paris, Champion, 2000.
* L’ édition de Gaspard de la nuit de Jean-Luc Steinmetz, édition du Livre de poche, Paris, 2002.
* L’édition de Gaspard de la nuit de Jacques Bony, édition GF, Paris, 2005.
* Des apports de Lucien Chovet
* Le Trésor de la langue française informatisé (atilf.atilf.fr/tlf.htm)




Agneau ou Agnel (ou mouton d'or)
: Pièce frappée sous Saint Louis et sous Charles VII dont l'avers est à l'image de saint Jean Baptiste et dont le revers porte un agneau avec la légende " Ecce agnus Dei ". (J. Bony, op. cit., p. 385)
Occurrence : Épigraphe placée avant le poème " Le Fou ".

Aiguail : Terme de chasse, qui désigne la rosée demeurant sur les feuilles. (Littré)
Occurrence : " Les Lépreux ".

Alguazils : Agents de police (Bertrand écrit toujours alguasils), (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence : " Les Muletiers ".

Amble : Allure d'un quadrupède (chameau, girafe, etc.) qui se déplace en levant en même temps les deux jambes du même côté.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Amphistère : L'édition de Jacques Bony indique qu'il s'agit d'un terme d'héraldique désignant un " serpent ailé dont la queue porte plusieurs têtes ". (Voir la note 9, p. 366)
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Appointement : Accommodement (J. Bony, op. cit., p. 393)
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Arrieros : Muletiers (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence : " Les Muletiers ".

Aumusse : Coiffe de fourrure qui couvrait la tête et les épaules des chapelains et chanoines. (J. Bony, op. cit., p. 383)
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Balancier : Instrument qui sert à frapper les monnaies et les médailles (J. Bony, op. cit., p. 385).Occurrence : " Le Fou ".

Banque : Meuble sur lequel se font les transactions.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Barbacanes : Ouvertures verticales et étroites.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Basterne : Mot ancien, sorti d'usage à l'époque de Bertrand, qui désigne un char à bœuf mérovingien devenu litière, porté par un mulet. (J. L. Steinmetz, p. 286 et p. 302 ; J. Bony, op. cit., p. 393)
Occurrence : " Gaspard de la Nuit " ; " Les Grandes compagnies ".

Baume (substantif masculin) : " Au sens premier, suc qu'on extrait de certains végétaux ; par extension, parfum " (J. Bony, op. cit., p. 399). À ne pas confondre avec son homonyme féminin la Baume, qui apparaît dans " La Chasse ".
Occurrence : " Sur les rochers de Chèvremorte ".

Baume (substantif féminin) : " Forme la plus répandue de balme, franco-provençal pour " grotte ", figure dans nombre de lieux en France. "
Occurrence : " La Chasse ".

Becfigue : Autre nom des becs-fins et spécialement des fauvettes, qui se nourrissent en automne de raisins, figues, etc.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Béguine : Ordre religieux des Pays-Bas et de la Belgique ; les béguines vivent, sans avoir prononcé de vœux, dans une sorte de couvent.
Occurrence : " Le Falot ".

Blasonné : Orné à la manière d'un blason (Voir la note de J. Bony, op. cit., p. 384).
Occurrence : " La chambre gothique ".

Bluette : Étincelle (J. Bony, op. cit., p. 386).
Occurrence : " Le Clair de lune ".

Boisselée : Contenu d'un boisseau (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Bourelle (ou bourrelle) : Féminin de bourreau.
Occurrence : " Le Raffiné ".

Bourguignotte : Casque porté par les fantassins bourguignons. On doit supposer que le casque des mercenaires était surmonté ou orné d'une branche d'épine servant d'emblème (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Boute-selle : Sonnerie de trompette invitant les cavaliers à préparer leurs montures (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence : " La Cellule ".

Brasier : Il faut donner le sens de brasero à ce mot dans " La Tour de Nesle " (M. Milner, op. cit., p. 316).

Buccin : Gros mollusque gastéropode.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Cagou : Chef de voleurs. C'est le sens qu'a le mot dans Notre-Dame de Paris de V. Hugo. (Voir M. Milner, op. cit., p. 316 et J. Bony, op. cit., p. 380-381)
Occurrence : " La Tour de Nesle ".

Calebasse : Fruit du calebassier et de cucurbitacées qui, vidé et séché, peut servir de récipient.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Camail : Petite pèlerine portée par les dignitaires ecclésiastiques, chanoines par exemple (J. Bony, op. cit., p. 388).
Occurrence : " Mon bisaïeul ".

Camard : J. Bony note à propos de l'emploi de cet adjectif dans " Gothique donjon… " (dans " Gaspard de la Nuit ") que " le sens habituel appliqué au nez (ou au visage) plat et écrasé suggère un luth dont la rotondité serait aplatie. " (op. cit., p. 364).

Cancre : Dans " La Capitaine Lazare ", le terme désigne un homme d'une avarice extrême, " rapace et haïssable " (Littré). (Voir J.-L. Steinmetz, op. cit., p. 292 et J. Bony, op. cit., p.375)

Capuce : " Capuchon pointu porté par les membres de certains ordres monastiques (d'où capucin) " (J. Bony, op. cit., p. 397).
Occurrence : " L'alerte ".

Carolus : Pièce frappée sous Charles VII (J. Bony, op. cit., p. 385).
Occurrence : Épigraphe placée avant le poème " Le Fou ".

Carreau : Coussin. (J. Bony, op. cit., p. 383)
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Caule : Petit bonnet, en patois bourguignon. Ce vocable était traditionnellement appliqué à la coiffure de Jacquemart. (Max Milner, op. cit., p. 314)
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Chaircuitiers : " Forme primitive de charcutier : vendeur de chair de porc cuite, ce qui le distingue du boucher. " (J. Bony, op. cit., p. 381)
Occurrence : " La Tour de Nesle ".

Chanterelle : Corde qui donne le son le plus aigu dans les instruments à cordes. (J. Bony, op. cit., p. 386)
Occurrence : " La Ronde sous la cloche ".

Charbonnée : " Le mot désignait une côte de bœuf ou, plus généralement, une grillade. " (J. Bonny, op. cit., p. 380)
Occurrence : " Les Gueux de nuit ".

Chardonneret : Le chardonneret est un petit oiseau aux joues rouges (si on peut parler de joues pour un oiseau), dont on peut écrire d'une façon imagée qu'il porte des "oreillettes de drap écarlate" (Sylvie Thorel-Cailleteau). On peut ajouter que si le dimorphisme sexuel est peu marqué dans cette espèce, il est toutefois remarquable que le plumage rouge ne passe pas derrière les yeux chez la femelle, contrairement à ce qui se passe pour le mâle.

Chenil : Terme utilisé pour un logis sale et mal tenu. (J. Bony, op. cit., p. 394)
Occurrence : Épigraphe qui précède le poème " Les lépreux ".

Chevance : Ce que l'on possède. Terme emprunté à l'ancien français. (Voir par exemple Nelly Andrieux-Reix, Ancien français. Fiches de vocabulaire, Paris, PUF, 1994, p. 38 et 40)
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Clepsydre : Horloge à eau. Le nom est féminin. Bertrand l'utilise, contre l'usage, au masculin.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Cornard : Homme dont la femme est infidèle. Cocu.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Corregidor : Officier de justice d'une ville espagnole. (J. Bony, op. cit., p. 396).
Occurrence : " Henriquez ".

Courtil : Petit jardin attenant à une habitation de paysan (Littré, cité par J. Bony, op. cit., p. 390).
Occurrence : " Maître Ogier ".

Courtine : Dans " Le Nain ", il faut comprendre, explique J. Bony, que " le narrateur est assis dans son lit à baldaquin fermé par des tentures " (op. cit., p. 386).

Crécelle : Moulinet de bois formé autour d'une planchette mobile qui tourne bruyamment autour d'un axe, traditionnellement utilisé pour avertir du passage des lépreux, dont on redoutait la contagion.
Occurrence : " Les Lépreux ".

Crocs : Moustaches recourbés en crochet (Littré).
Occurrence : " Le Raffiné "

Crosses : Nom donné anciennement en Suisse, en Savoie et dans le Midi aux béquilles (M. Milner, op. cit., p. 317).
Occurrence : " Messire Jean "

Dindelle : Petites cloches, en patois bourguignon (M. Milner, op. cit., p. 313).
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Duire : Convenir (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Écarteler : Terme héraldique ; partager l'écu en quatre (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence : " À un bibliophile ".

Emmi : Parmi (ancien français fantaisiste) (J. Bony, op. cit., p. 390).
Occurrence : " Maître Ogier ".

S'encolimaçonne : Il s'agit selon toute vraisemblance d'un néologisme de Bertrand formé sur la locution " en colimaçon " (en hélice). " On peut reconnaître dans cette évocation un tableau de Rembrandt, Le Philosophe en méditation, qui se trouve au musée du Louvre. " (J.-L. Steinmetz, op. cit., p. 289)
Occurrence : " Préface "

Escarbot : Nom de divers coléoptères. J. Bony précise : " On sait que ces insectes sont amateurs d'excréments, une variété porte le nom d'escarbot des cadavres… " (op. cit., p. 385)
Occurrence : " Scarbo ".

Escopette : Arme à feu portative à bouche évasée.
Occurrence(s) : " préface ".

Eucologe : Il s'agit d'un livre de prières contenant l'office des dimanches et fêtes.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Fabel : En ancien français, petit conte. (J. Bony, op. cit., p. 395)
Occurrence : " À un bibliophile ".

Falot : Espèce de lanterne ordinairement faite de toile. Par paronomase, " follet " évoque aussi " falot ". Un follet est un esprit plein de malice, une sorte de lutin familier (J. Bony, op. cit., p. 380).
Occurrence : " Le Falot ".

Fendant : " Coup d'épée tranchant, de haut en bas, par métonymie : matamore " (J. Bony, op. cit., p. 381).
Occurrence : Épigraphe précédant " Le Raffiné ".

Feurre : Paille (M. Milner, op. cit., p. 316).
Occurrence : " La Tour de Nesle ".

Foulque : Oiseau échassier au plumage noir, voisin de la poule d'eau.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Gab : Plaisanterie (J. Bony, op. cit., p.393). Ce mot est emprunté l'ancien français. Le verbe "gaber" est " encore employé au XVIe siècle, il est ensuite archaïque et supplanté par ses concurrents railler, plaisanter. " (O. Bertrand et S. Menegaldo, Vocabulaire d'ancien français, Paris, Armand Colin, 2006).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Gagne (de) : Terme de jeu désignant la carte qui emporte l'enjeu placé sur elle (J. Bony, op. cit., p.380).
Occurrence : " La Tour de Nesle " : " Dame de pique ! de gagne ! ".

Gaufres : J. Bony note que les gaufres étaient en usage depuis le XIIIe siècle et fréquemment vendues à la porte des églises.
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Gavache : Injure espagnole signifiant " lâche " (J. Bony, op. cit., p. 396).
Occurrence : " L'Alerte ".

Géline : Vieux mot pour poule.
Occurrence : " Le Maçon ". Voir également " Ma chaumière ".

Gélinier : Poulailler.
Occurrence : " Ma chaumière ". Voir également " Le Maçon ".

Gerfaut : Faucon dressé pour la chasse, le chaperon couvre sa tête avant qu'il ne soit lâché sur sa proie (J. Bony, op. cit., p. 394).
Occurrence : " À un bibliophile ".

Giguer : Danser, se trémousser, s'agiter violemment.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Giroflée à cinq feuilles : Gifle, en langage populaire (J. Bony, p. 377).
Occurrence : " Les cinq doigts de la main ".

Gnomes : J. Bony souligne que ces petits génies laids et difformes sont traditionnellement préposés à la garde des trésors (op. cit., p. 385).
Occurrence : " Le Fou ".

Gourgouran : En tant que nom commun, le terme désigne une étoffe de soie des Indes travaillée en gros de Tours.
Occurrence : " Le Falot ".

Grèbe : Oiseau aquatique palmipède.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ", employé, contre l'usage, au féminin.

Grêves : " Partie de l'armure qui couvrait la jambe. " (Littré)
Occurrence : " Les Gueux de nuit ".

Gruerie : voir " Officier de la ".

Guèrillas : " Ce mot espagnol désignant une troupe de partisans était passé en français depuis 1808 ". Dans l'occurrence de " L'Alerte ", " comme le remarque Jean-Luc Steinmetz, il faudrait " " pour un individu, guerillero, que Littré recense également. " (J. Bony, op. cit., p. 396).

Guitarone : Jacques Bony note que le terme " ne figure dans aucun des ouvrages " qu'il a consultés et émet les hypothèses suivantes : " peut-être Bertrand a-t-il entendu le terme espagnol de guitarrón (guitare mexicaine à vingt-cinq cordes) et l'a-t-il italianisé, ou confondu avec l'archaïque guiterne qui désignait aux XIIIe et XIVe siècles des instruments de la famille du luth, utilisés en effet pour les sérénades. Le Trésor de la langue française informatisé donne " guitaronne " : guitare de grandes dimensions.
Occurrence : " La Sérénade ".

Haquebutte : Lourde arquebuse montée sur un chevalet (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Haquenée : " Mot ancien, sorti d'usage à l'époque de Bertrand. " Il désigne une " jument marchant à l'amble et monture des grandes dames ". Il semble bien désigner ici ironiquement, par application à saint François, un âne, comme le remarque Jean-Luc Steinmetz " (note de Jacques Bony, op. cit., p. 368).
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Heiduque : Du hongrois haïdouk, fantassin hongrois dont l'uniforme était utilisé par des laquais de grande maison.
Occurrence : " La Sérénade ".

Heures : Livre d'heures (c'est-à-dire les prières de la journée).
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Hildago : Personnage de petite noblesse espagnole (J. Bony, op. cit., p. 396).
Occurrence : " Les Muletiers ".

Hymne : " Au sens de chant liturgique en latin, hymne est du féminin " (J. Bony, op. cit., p. 399).
Occurrence : " Octobre ".

Lansquenet : À la Renaissance, mercenaire allemand.

Lanturelu : " Refrain d'une chanson du XVIIe siècle devenu l'expression d'un refus dédaigneux ; le Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle cite un sizain de Scarron qui contient cette explication : " Ce mot en langage vulgaire,/ Veut dire : Allez vous faire faire…/ Je ne saurais honnêtement / Vous l'expliquer plus clairement. " Helen Hart Poggenburg précise, sans donner sa source, que le mot avait servi de ralliement en 1630 aux Dijonnais soulevés contre Louis XIII; la Revue rétrospective en 1834, puis Le Magasin pittoresque en 1847 évoquent cette insurrection mal connue " (J. Bony, op. cit., p. 379). Le Trésor de la langue française informatisé mentionne le soulèvement des Dijonnais.
Occurrence : " Les deux juifs ".

Limbes : " Le mot peut avoir des sens divers ; l'un d'eux, séjour des âmes des petits enfants morts sans baptême, est celui qu'a retenu Bertrand " (J. Bony, op. cit., p. 385).
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Lucifer : En tant que nom commun, le terme désigne l'étoile du matin (voir J. Bony, op. cit., p. 388).
Occurrence : " Mon bisaïeul ".

Macaron : Il ne faut pas confondre le terme avec ce que nous appelons aujourd'hui un macaron (pâtisserie). Bertrand l'emploie en effet dans le sens de macaroni (Voir la note de J. Bony, op. cit., p. 389).
Occurrences : " Le Raffiné " ; " La Chanson du masque ".

Mai : Arbre planté en mai en l'honneur d'une personne (J. Bony, op. cit., p. 375).
Occurrence : " Le Maçon ".

Maille : Pièce de monnaie apparue sous Philippe-le-Bel, la plus petite de celles qui avaient cours (J. Bony, op. cit., p. 383).
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Main de gloire : Il s'agit chez Nerval (La Main enchantée) d'une main de pendu préparée selon un rituel magique qui permettrait aux voleurs d'ouvrir les maisons sans clef et d'en immobiliser les habitants pour pouvoir opérer à leur aise. La recette figurait dans L'Antiquaire de W. Scott, donnée par le chevalier rose-croix Dousterswivel. (M.Milner, op. cit., p. 319 et J. Bony, op. cit., p.389)
Occurrence : " L'Heure du sabbat ".

Matines : " Premier office de la journée monastique, au lever du jour " (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence : " La Cellule ".

Meix : Ensemble d'une maison et de ses dépendances en patois bourguignon (J. Bony, op. cit., p. 369).
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Meule : " Large coiffure circulaire. " On voit certains personnages bibliques ainsi coiffés dans les scènes de l'Ancien ou du Nouveau Testament représentés par Rembrandt. (J.-L. Steinmetz, op. cit., p. 292) J. Bony précise qu'il s'agit d'un sens rare, voire d'une image due à Bertrand (op. cit., p. 376).
Occurrence : " La Barbe pointue ".

Morion : Ancien casque léger, à calotte sphérique, à bords relevés en pointe par-devant et par-derrière.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Mortier : Coiffure qui distinguait les présidents des parlements et des cours de justice (J. Bony, op. cit., p. 383).
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Officier de la gruerie : Mot ancien, sorti d'usage à l'époque de Bertrand, désignant un employé de la juridiction des Eaux et Forêts (J. Bony, op. cit., p. 368).

Offusquée : Dans " Octobre ", il faut entendre le mot au sens premier : " obscurcie, brouillée " (J. Bony, op. cit., p. 398).

Optique : " Une optique était une sorte de visionneuse, ancêtre du stéréoscope, très à la mode depuis le milieu du XVIIIe siècle, avec laquelle on regardait des estampes coloriées. " (Note de J. Bony, op. cit., p. 364).
Occurrence(s) : " Gothique donjon… " dans " Gaspard de la Nuit ".

Oreillettes : Il s'agit de rabats de bonnet destinées à recouvrir les oreilles.
Occurrence : " Le Falot ".

Papegai : Le terme désigne d'abord un perroquet, puis l'oiseau de carton ou de bois que l'on place au bout d'une perche pour servir de but aux tireurs à l'arc ou à l'arbalète. Pour des précisions historiques sur le tir à l'oiseau des arquebusiers qui se déroulaient à Dijon, voir l'édition de Jacques Bony, note 5, page 365.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ". Pour le tir à l'oiseau, voir également " Le Maçon "

Panader (se) : " Marcher avec ostentation comme un paon, cet animal n'étant cependant pas à l'origine du verbe panader, qui dérive de pennade, ruade. " (J. Bony, op. cit., p. 381).
Occurrence : " Le Raffiné ".

Parangonner : Présenter comme modèle (vieux) (Trésor de la langue française informatisé). C'est également le sens que retient J. Bony : " Helen Hart Poggenburg et Jean-Luc Steinmetz retiennent le sens typographique du verbe : "aligner des caractères de différents corps." On peut se demander si Bertrand ne tire pas du sens le plus usuel de parangon le refus de se poser en modèle, initiateur d'un nouveau genre littéraire appuyé sur une théorie, comme c'était l'usage chez les romantiques. (op. cit., p. 372)
Occurrence : " Préface ".

Parfiler : Défaire fil à fil.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ", " Encore un printemps ".

Part-à-Dieu : Part supplémentaire que l'on prélevait sur un plat ou sur un gâteau pour l'offrir au premier mendiant qui se présenterait (J. Bony, op. cit., p. 383).
Occurrence : " La Messe de minuit ".

Pénitents noirs : " Les pénitents noirs de Franche-Comté assistaient les criminels à leurs derniers moments, recueillaient leurs corps et leur faisaient donner la sépulture " (voir J. Bony, op. cit., p. 387).
Occurrence : " Un rêve ".

Pertuis : Dans " Gaspard de la Nuit ", le terme désigne une embrasure d'une fenêtre. Dans " Les Reîtres ", le trou dans la porte servant de guichet (J. Bony, p. 392).

Pipée : Forme de chasse dans laquelle on imite les chants d'un oiseau pour l'attirer.
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Piqueurs d'ablettes : " Il s'agit sans doute de pêcheurs braconniers qui piquent les poissons à la fourchette " (J. Bony, op. cit., p. 398).
Occurrence : " Jean des Tilles ".

Podagre : " Homme qui souffre de la goutte, impotent. " (J. Bony, op. cit., p. 375)
Occurrence(s) : " Le Capitaine Lazare ".

Pouilles : Chantaient pouilles : accablaient d'injures (J. Bony, op. cit., p. 382).
Occurrence : " L'Office du soir ".

Pourpris : Enceinte, habitation (Littré).
Occurrence : " Les Reîtres ".

Prestiges : Dans le titre du troisième livre "La nuit et ses prestiges ", le terme est pris au sens étymologique d'apparences illusoires comme dans la littérature de l'époque (par exemple chez Chateaubriand ou Nodier). (Lucien Chovet).

Prévôt : " Le prévôt de Paris était l'équivalent de notre préfet de police " (J. Bony, op. cit., p. 380).
Occurrence : " La Tour de Nesle ".

Preud'homme : Dans l'occurrence de " Gaspard de la nuit ", le terme a le sens de " vaillant ". Dans " Maître Ogier ", il a le sens de " sage ".

Quadruples : Monnaie d'or équivalent aux doubles pistoles d'Espagne. (J. Bony, op. cit., p. 396).
Occurrence : " Henriquez ".

Rabbi : " Maître. Ce terme hébreu s'appliquait aux juristes, versés dans l'étude des Écritures ; c'est par ce titre que ses disciples saluaient Jésus " (J. Bony, op. cit., p. 379).
Occurrence : " Les deux juifs ".

Rat de cave : Mèche recouverte de cire et repliée sur elle-même qui constitue un instrument d'éclairage primitif.
Occurrence : " Le falot ".

Reboutter : En ancien français, repousser rudement, rebuter (J. Bony, op. cit., p. 392).
Occurrence : " Les Reîtres ".

Reître : Le terme désigne à l'origine un cavalier allemand mercenaire, au service de la France, puis le mot devient synonyme de " soudard " (J. Bony, op. cit., p. 392).
Occurrence : " Les Reîtres ".

Ribaud : Bertrand donne à ce mot le sens de fou (voir J. Bony, op. cit., note 28 page 368).
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Ringrave : Voir Rhingrave.

Rit : " Graphie attestée au singulier par Littré " (J. Bony, op. cit., p. 366).
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Rhingrave. De Rheingraf, comte du Rhin. Nom Féminin. Culotte de cheval très large, attachée par le bas avec des rubans, dont la mode a été introduite en France au XVIIe siècle (1658) par le Rhingrave Salm.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Rommelpot : " Instrument populaire des Pays-Bas constitué d'un pot sur lequel est tendue une vessie et à l'intérieur duquel se trouve une baguette qui produit des sons par frottement. " L'usage de l'instrument […] est souvent associé à la mendicité, à la foire, etc. ", ce qui laisserait supposer que le poème est issu du souvenir d'un tableau : peut-être une gravure transposant une scène de genre portait-elle une légende où figurait le nom de l'instrument. " Selon une autre source, il s'agirait d'un instrument " propre à la Flandre et utilisé dans la période de Noël " (J. Bony, op. cit., p. 374).
Occurrence : " Harlem ".

Rouillot : Nom du battoir à lessive en patois bourguignon (Max Milner, op. cit., p. 313).
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit ".

Routier : Soldat devenu bandit de grand chemin (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Rubis : L'emploi du terme dans " Le Raffiné ", signifie, note J. Bony, que le personnage a des " taches ou excroissances séniles sur le visage " (op. cit., p. 381).
Occurrence : " Le Raffiné ".

Rufien : " Bertrand utilise l'orthographe donnée également par Littré; on écrit plutôt aujourd'hui ruffian ". (J. Bony, op. cit., p. 375). Synonymes : débauché, proxénète.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Sabler : Boire tout d'un trait.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Salamandre : Dans " Gaspard de la nuit ", le terme désigne le batracien, alors que dans les deux autres occurrences, il renvoie également à un " esprit du feu ", conformément à la tradition occultiste et à la tradition littéraire (Le Comte de Gabalis) ; c'est, comme l'ondine, l'un des esprits élémentaires des rosicruciens (voir J. Bony, op. cit., p. 389). Le terme est féminin quand il désigne l'animal, il peut être féminin ou masculin, quand il désigne un esprit élémentaire. (M. Milner, op. cit., p. 319)
Occurrences : " Gaspard de la nuit ", " L'Alchimiste ", " La Salamandre ".

Serpenteau d'artifice : Pièce tournoyante qui fait partie du matériel habituel des artificiers.
Occurrence : " Le Falot ".

Silves (ou sylves) : " Dans la littérature latine, recueil de pièces de vers détachées. " (J. Bony, op. cit., p. 397).
Occurrences : Titre du livre VI ; " Ma chaumière ".

Sinople : Un des émaux héraldiques, de couleur verte (représenté par des lignes diagonales descendant de gauche à droite.
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Soldoïer : Payer des soldats (verbe d'ancien français) (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Soudrille : Mot ancien sorti d'usage à l'époque de Bertrand : soudard indiscipliné et libertin (J. Bony, op. cit., p. 368).
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Taille : Tranchant de l'épée ; à la taille, se disait d'un homme dont la tête était mise à prix (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence : " Les Grandes Compagnies ".

Tarasque : Dragon fantastique de la vallée du Rhône, dompté par sainte Marthe, selon La Légende dorée, et représenté chaque année dans la fête populaire de Tarascon et de Beaucaire (J. Bony, op. cit., p. 381). Dans " Le Maçon ", les " tarasques de pierre " désigne les gargouilles.
Occurrences : " Le Raffiné " ; " Le Maçon ".

Toton : " Petite toupie marquée de lettres et de chiffres ; Helen Hart Poggenburg attribue au toton, sans donner sa source, une utilisation cabalistique " (Note de J. Bony, op. cit., p. 371).
Occurrence : " Gaspard de la Nuit ".

Tourteau : " Masse constituée du résidu de grains pressés servant d'aliments pour les animaux".
Occurrence : " Le Maçon ".

Trébuchet : Petite balance de précision.
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Troussé : Ce terme, employé dans " Les Reîtres ", fait difficulté, note J. Bony : " Helen Hart Poggenburg propose le sens médiéval de chargés (non attesté par Littré) ; J.-L. Steinmetz suggère le sens culinaire : la volaille troussée est ficelée avant d'être embrochée ou enfournée, ce qui présente de façon pittoresque l'attitude des bohémiennes en croupe " (op. cit., p. 392).

Turlupin : " Le nom d'un célèbre farceur du début du XVIIe siècle en vint à être appliqué aux mauvais plaisants. Le mot avait désigné antérieurement des hérétiques des XIIIe et XIVe siècles. " (J. Bony, op. cit., p. 379).
Occurrence : " Les Deux Juifs ".

Varlet : Valet (J.-L. Steinmetz, op. cit., p. 286).
Occurrence : " Gaspard de la nuit ".

Vaticiner : Prédire.G. Vanhese-Cichetti note dans" L'archaïsme stylistique dans Gaspard de la nuit " que le terme était inusité à l'époque de Bertrand.
Occurrence : " Le Clair de lune ".

Vidrecome : Grand verre orné en usage en Allemagne et aux Pays-Bas en certaines occasions solennelles (M. Milner, op. cit., p. 315).
Occurrence : " Le Capitaine Lazare ".

Viédase : " Injure provençale (vit d'âne) : imbécile " (J. Bony, op. cit., p. 378).
Occurrence : " La viole de Gamba ".

Viole de Gamba : On devrait avoir soit viola di Gamba, soit viole de Gambe. Bertrand mêle curieusement le français et l'italien, " pouvant laisser croire au lecteur que Gamba est une ville comme Crémone ; la viola di gamba (viole de jambe), ancêtre du violoncelle, était dite en français basse de viole " (J. Bony, op. cit., p. 377).
Occurrence : "La viole de Gamba ".

Violier : Giroflée.
Occurrence(s) : " Gaspard de la Nuit


Bertrand, lecteur de La Bruyère

     Jacques Bony note, dans sa présentation de Gaspard de la Nuit, que le Marchand de tulipes, le Raffiné, le Donneur de sérénades ou le Bibliophile doivent autant à Hoffmann ou Callot qu’à La Bruyère. Si important qu’ait pu être l’intérêt littéraire pour la tulipe au XIXe siècle –Dumas, Balzac, Baudelaire en témoignent –, c’est pourtant en effet immédiatement au Fleuriste du moraliste classique que nous pensons en lisant « Le Marchand de tulipes » . Nous pourrions croire que la fascination contemporaine pour les Caractères produit cet effet de réception abusivement, au détriment des influences graphiques et littéraires explicitement revendiquées par le poète, si un faisceau d’indices ne tendait à confirmer que Bertrand pensait réellement au caractère de La Bruyère lorsqu’il composa le premier livre de Gaspard de la Nuit et que « Le Marchand de tulipes », plus qu’une vague réminiscence ou l’un des nombreux miroitements littéraires créés par les dédicaces et les épigraphes, a probablement été conçu comme une réponse au texte du moraliste catholique.
par Nathalie Ravonneaux

Réception d'Aloysius Bertrand



Cette rubrique est consacrée à différents regards portés sur l'oeuvre et son poète.
Témoignages ou réflexions sur la réception d'un temps: Aloysius Bertrand au miroir... par Lucien Chovet.


La première vogue d'Aloysius Bertrand et du poème en prose dans l'Artiste
(par Lucien Chovet).

Charles Asselineau


Théodore de Banville


Léon Cladel


Arsène Houssaye

Trois poèmes pour piano de Maurice Ravel


La littérature musicale à propos des deux Gaspard est suffisamment morcelée pour que tenter d’en réunir la substance, d’en citer des sources (certes pas toutes) s’avère approprié à la fin de cette année qui a célébré les deux artistes, de la manière située au plus près de cette marge d’indécision de l’œuvre : c'est-à-dire entre littérature et musique, soit de l'une, à l'autre. C’est pourquoi les mélomanes pourront facilement, s’ils désirent en prendre le temps, s’approprier autrement les « trois poèmes pour piano » de Maurice Ravel car si la musique requiert des signes, un langage, ces signes peuvent être abordés de manière phénoménologique : les termes de ce langage qui peuvent effrayer le non musicien ne le devraient pas, car ils sont inspirés du domaine de la perception, comme les mots le sont du contexte de l'expression, et peuvent être proposés comme tels. C’est en effet la culture de performance dans laquelle elle s'inscrit, qui souvent prête à penser que la musique est un monde à part du monde et ne peut être abordée que de manière intellectuelle, quand elle appartient au domaine du sensible...

Trois poèmes pour piano de M. Ravel (PDF)

Marion Pécher, Novembre 2007

"La Salle des tombeaux des Ducs de Bourgogne"



Dans une notule de la première préface de "Gaspard de la Nuit", Louis Bertrand indique : " Je ne compare la Chartreuse de Dijon à l'abbaye de Saint-Denis que sous le rapport de la magnificence et de la richesse de ses sépultures. Trois ducs seulement ont été inhumés à la Chartreuse : Philippe-le-Hardi, Jean-sans-Peur et Philippe-le-Bon (.../...)Le marteau de la Révolution, en jetant bas la Chartreuse, avait dispersé dans les cabinets de quelques curieux les débris des tombeaux de Philippe-le-Hardi, de Jean-sans-Peur et de Marguerite de Bavière, femme de ce dernier. Charles le Téméraire n'avait point fait élever de monument à son père Philippe-le-Bon ). Ces chefs-d'oeuvre de l'art du XVe siècle ont été restaurés et placés dans une des salles du musée de Dijon."

Voici la salle des tombeaux et celui de Philippe le Hardi :






Cette salle du musée de Dijon est en cours de complète restructuration. Elle rouvrira à la visite publique courant 2012.